Bibliographie et médiagraphie sur 
le thème du corps (partie 2)

« Le corps » est l’un des deux thèmes à travailler cette année pour réussir l’épreuve de Questions contemporaines du concours commun 2024.
Nous avons rassemblé pour vous de nombreuses ressources (livres, films, podcasts) ; cette sélection soigneusement élaborée vise à vous accompagner tout au long de votre parcours de préparation, en vous fournissant les outils nécessaires pour approfondir votre compréhension des enjeux liés au corps et vous permettre d’aborder cette épreuve avec confiance et assurance. Que vous soyez intéressé par la physiologie, la santé, la perception corporelle ou les questions sociétales liées au corps, nous sommes convaincus que ces références constitueront, en complément de la bibliographie officielle proposée par le Réseau ScPo qu’il convient de consulter en premier lieu, une source précieuse d’inspiration et de connaissances pour élargir vos horizons intellectuels 

📌 Questions Contemporaines - Des ouvrages sur le thème du corps

📖 Socrate à vélo : le tour de France des philosophes de Guillaume MARTIN

«  Imaginez Socrate, Aristote, Nietzsche, Pascal et consorts sur la ligne de départ. Suivez leur préparation pour le Tour de France, la plus prestigieuse épreuve cycliste au monde, à laquelle ils ont étrangement été conviés. Partagez leurs interrogations, leurs doutes, leurs errements. Réfléchissez à leurs côtés. Pédalez avec ces drôles de sportifs, ces coureurs philosophes, ces «  vélosophes  » – comme je m’amuse à les appeler. On dit qu’ils seraient dotés d’une potion magique  : leur intelligence. Celle-ci leur permettra-t-elle de conquérir le maillot jaune tant convoité  ? »

📖 L’ adieu au corps de David LE BRETON

« David Le Breton montre de manière radicale comment « l’extrême contemporain » condamne le corps, « si peu à la hauteur des avancées technologiques de ces dernières décennies », un corps qui de plus en plus est vécu comme un membre surnuméraire qu’il faudrait supprimer. Mettant le corps moderne en perspective, il montre que dans le discours scientifique contemporain, le corps est pensé comme une matière indifférente, simple support de la personne, à tel point « qu’il devient un objet à disposition sur lequel agir afin de l’améliorer, une matière première où se dilue l’identité personnelle et non plus une racine identitaire de l’homme. »

Avec L’adieu au corps, il met en relief que l’institution du corps en laboratoire public ou privé est bien l’une des données élémentaires de nos sociétés contemporaines et que le fantasme d’un corps libéré de ses anciennes pesanteurs naturelles aboutit à la création du mythe de « l’enfant parfait » fabriqué médicalement et estampillé d’un label exprimant sa qualité morphologique et génétique. »

📖 Nudités de Giorgio AGAMBEN

« Nudités rassemble en une série de brefs essais les motifs au cœur de la recherche de Giorgio Agamben : depuis la fête, qu’il met de manière inattendue en relation avec le phénomène contemporain de la boulimie, jusqu’à la nudité, dont les implications théologiques cachées sont soumises à l’enquête archéologique ; depuis le problème du corps glorieux des béats, qui ont un estomac et des organes sexuels mais qui ne mangent pas et ne font pas l’amour, jusqu’à la figure nouvelle d’une identité impersonnelle imposée à l’humanité par les dispositifs de la biométrie. Le point de fuite vers lequel convergent tous ces thèmes est le désœuvrement. Non comme oisiveté ou comme inertie, mais comme le paradigme de l’action humaine et celui d’une nouvelle politique. »

📖 La condition noire de Pap NDIAYE

« Exploits des sportifs de haut niveau, émeutes en banlieue, lutte contre le racisme et les discriminations, mouvement associatif : depuis une dizaine d’années, les Noirs vivant en France métropolitaine sont apparus si visiblement sur la scène publique nationale qu’on peut parler aujourd’hui d’une « question noire » française.
Cet essai dense et limpide décrit et analyse, du XVIIIe siècle à nos jours, le passé et le présent d’une minorité française. Car la « condition noire » désigne une situation sociale qui n’est pas celle d’une classe, d’une caste ou d’une communauté, mais celle d’une minorité, c’est-à-dire d’un groupe de personnes ayant en partage l’expérience sociale d’être considérées comme noires.
L’ouvrage de Pap NDIAYE est d’ores et déjà considéré comme le travail fondateur des black studies à la française. »

📖 La tache de Philip ROTH

« À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d’avoir tenu des propos racistes, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l’innocenter. Tandis que l’affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l’ancien doyen un passé inouï, celui d’un homme qui s’est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage de trente-quatre ans. Après Pastorale américaine et J’ai épousé un communiste, La tache complète la trilogie de Philip Roth sur l’identité de l’individu dans les grands bouleversements de l’Amérique de l’après-guerre, où tout est équivoque et rien n’est sans mélange, car la tache « est en chacun, inhérente, à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéissance, défie toute explication, toute compréhension. C’est pourquoi laver cette souillure n’est qu’une plaisanterie de barbare et le fantasme de pureté terrifiant.»

📖 King Kong Théorie de Virginie DESPENTES

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés.
Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas.

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme. »

 

📖 Notre corps, nous-mêmes de Mathilde BLÉZAT, Naïké DESQUESNES, Mounia EL KOTNI, Nina FAURE, Nathy FOFANA, Hélène DE GUNZBOURG, Marie HERMANN, Nana KINSKY et Yéléna PERRET

« Contrairement à ce qui nous est demandé, notre corps ne peut pas être constamment en forme, beau, maigre, épilé, désirant, sans carence ni hématome. Il a des coups de pompe, des baisses et des montées d’hormones, des addictions. Il est parfois blessé. Notre corps doit pouvoir reprendre son souffle. Il nous appartient, il est notre meilleur instrument : nous le voulons en bonne santé, capable de se défendre, et libre.

Ce livre s’adresse à toutes les femmes, et parle de ce qu’elles ont toutes en commun : le corps. Puberté, sexualité, contraception, avortement, accouchement, vieillesse, mais aussi riposte et émancipation… À travers de multiples récits d’expérience, des témoignages récoltés lors de groupes de parole et d’entretiens, mais aussi des données médicales et scientifiques, ce manuel féministe propose des outils permettant aux femmes de mieux se connaître et de se sentir plus sûres et plus fortes, ensemble. Paru pour la première fois aux États-Unis en 1973, rédigé par un collectif de femmes, Notre corps, nous-mêmes a été adapté dans 35 langues, dont le français en 1977. Ce livre en est une version entièrement réactualisée.»

📖 Le corps accidenté : bouleversements identitaires et reconstruction de soi de Peggy TESSIER

« Comment donner sens à un accident corporel ? Surtout lorsqu’il est grave et remet en cause l’intégrité du corps, la personne accidentée, l’entourage et les médecins doivent y mettre des mots, tenter d’expliquer les causes et penser les conséquences pour une vie à reconstruire.Mais au delà des conséquences « pratiques », qu’est-ce qui rend le corps accidenté si insupportable ? L’impact des blessures sur le grand accidenté ouvre un questionnement spécifique : comment éprouver le passage d’un corps « normal » à un corps « différent » ? Comment un individu va-t-il pouvoir concilier deux acceptions de son corps, et donc de lui-même, correspondant à un avant et à un après l’accident ?

 Ce livre s’attache à décrire et à saisir l’expérience particulière de l’accident. L’enjeu est triple : élaborer un questionnement philosophique sur le corps en situation de handicap accidentel ; replacer ce questionnement dans le champ des théories du handicap et des notions d’« identité » et de « reconstruction de soi » ; traiter du corps en tant que support identitaire à la fois « naturel » et « construit », et envisager ainsi de manière renouvelée la question de la représentation et du rapport au corps. »

📖 Le corps de sous la direction de Patricia TOUBOUL et Éva LÉVINE

« Etre vivant, c’est avoir un corps à soi, capable de se mouvoir et d’accomplir certaines fonctions vitales ; indispensable, notre corps l’est aussi pour sentir, agir, parler, rêver. Peut-on penser séparément le corps et l’esprit ? En quel sens le corps est-il un objet social ? Si le corps, médiateur entre l’intimité du moi et l’extériorité du monde, constitue la personne, est-il pour autant la propriété de celle-ci ? Quel éclairage la philosophie peut-elle nous apporter sur la maladie, l’hygiène, le strip-tease ou encore le don d’organes ? A l’heure où les interventions génétiques et chirurgicales se multiplient, parfois de manière anarchique, un retour aux sources de toute réflexion sur le corps apparaît plus que jamais nécessaire.

Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur le corps, d’Hippocrate à Jean Baudrillard, en passant par Platon, Aristote, Lucrèce, Hobbes, Descartes, Leibniz, Diderot, Condillac, Claude Bernard, Nietzsche, Freud, Husserl, Bergson, Panofsky, Merleau-Ponty, Sartre, Canguilhem ou encore Foucault. Textes choisis et présentés par Eva Lévine et Patricia Touboul. »

📖 Le Sport, le diable au corps de Isabelle QUEVAL

« Le sport aurait-il le diable au corps ? Jusqu’où acceptera-t-on l’artifice technique ? Un avenir prothétique se dessine par le biais d’exosquelettes. En rendant interchangeables tous les organes du corps, y compris des parties du cerveau, du visage, le sujet se trouve face à la question de son identité et de sa permanence.

Si l’impératif de performance pèse dans le sport plus encore qu’ailleurs, et particulièrement dans le très haut niveau en projetant un corps indéfiniment perfectible, c’est la société tout entière qui est aujourd’hui traversée par l’obsession de la santé parfaite, de la jeunesse et de la beauté éternelles, occultant ainsi la souffrance, la mort, le handicap et la vieillesse. Que voulons-nous faire de notre propre corps ? Tout ce qui est techniquement réalisable doit-il se réaliser ? Par le prisme du sport, ces questions éthiques fondamentales nous sont posées. »

📖 Jours sans faim de Delphine DE VIGAN

« Cela s’était fait progressivement. Pour en arriver là. Sans qu’elle s’en rende vraiment compte. Sans qu’elle puisse aller contre. Elle se souvient du regard des gens, de la peur dans leurs yeux. Elle se souvient de ce sentiment de puissance qui repoussait toujours plus loin les limites du jeûne et de la souffrance. Les genoux qui se cognent, des journées entières sans s’asseoir. En manque, le corps vole au-dessus des trottoirs. Plus tard, les chutes dans la rue, dans le métro, et l’insomnie qui accompagne la faim qu’on ne sait plus reconnaître. Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu’elle était arrivée au bout et qu’il fallait choisir entre vivre et mourir. »

📌 Questions Contemporaines - Des films sur le thème du corps

🎞️ Tomboy de Céline SCIAMMA

« Laure a 10 ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu’elle est un garçon. Action ou vérité ? Action. L’été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres… suffisamment différent pour attirer l’attention de Lisa qui en tombe amoureuse. Laure profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret.»

🎞️ Laurence Anyways de Xavier DOLAN

« À l’âge de 35 ans, Laurence Alia, professeur de littérature au cégep de Montréal, annonce à sa conjointe qu’il souhaite maintenant vivre sa vie comme la femme qu’il a toujours été. Cette dernière accepte difficilement ce changement, mais décide quand même de rester auprès de lui. »

🎞️ The Whale de Darren ARONOFSKY

« Dans une ville de l’Idaho, Charlie, professeur d’anglais souvent reclus, en obésité morbide, se cache dans son appartement et mange en espérant en mourir. Il cherche désespérément à renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.»

📌 Questions Contemporaines - Des films et des documentaires sur le thème du corps

🎞️ Mon corps est à moi | Tracks East | ARTE

🎞️ Toutes musclées | ARTE

🎞️ Nos sociétés rejettent-elles le handicap ? | 27 | ARTE

📌 Questions Contemporaines - Des podcasts sur le thème du corps

🎧 Art occidental : pourquoi autant de nus, pourquoi autant de culs ? | France Culture

« Seins, sexes et fesses, quelle différence faire entre la nudité et le nu ? De Vénus aux prostituées, de la sculpture à la peinture, les représentations féminines sont souvent dénudées… Mais dans quelles positions ? Pour quels messages ?

Le nu et la nudité ne sont pas des synonymes mais des traditions artistiques qui coexistent. Le nu correspond à la codification idéalisée du corps, présente dès l’Antiquité classique, et renvoie à la beauté au sens moral et esthétique, non à la sexualité. Historiquement, le nu s’appuie sur des figures héroïques souvent masculines. L’autre penchant du nu est la nudité, c’est-à-dire, la représentation du corps charnel, trivial, érotique. Bien entendu, les deux concepts sont poreux ce sur quoi ont beaucoup joué les artistes pour faire passer de l’érotisme sous couvert d’un nu idéal. » 

🎧 La beauté physique est-elle un capital comme les autres ? | France Culture

« Une étude de 2016, initiée par le Défenseur des Droits montre que 50% des Français estime qu’il est acceptable de ne pas embaucher une personne en raison de son manque d’attractivité physique. Pourtant, peu de gens consentiront à dire que la beauté a joué un rôle déterminant dans leur carrière.

Au première abord, l’attirance physique que l’on attribue à une personne ou une autre, source de désir et de relations amoureuses, semble être par essence subjectif. C’est bien le « moi », qui émet un jugement et valorise « l’être-beau » choisi par distinction aux autres. Pourtant, cet attribut – beauté du corps, de l’apparence, de la forme perceptible produisant une impression – est, de toutes les manifestations de la personne celle qui est socialement tenue pour signifier le plus adéquatement la nature profonde de l’autre. Alors peut-elle être objectivée et mesurée, au moins dans le cadre d’un temps et d’un lieu donné ? » 

🎧 Qu'est-ce qu'un corps d’été ? | France Culture

« L’été est la saison des apparences, où la plage et les corps dénudés provoquent à la fois une libération des conventions sociales ordinaires, et des exigences spécifiques de dévoilement ou de bronzage… Que l’on y souscrive ou que l’on s’y soustraie, les corps en été sont bien ceux de la saison.

Avec l’avènement des bains de mer, de nouveaux usages du corps se sont développés sur les plages françaises entre les années 1920 et 1970. Sans que personne n’ait véritablement conçu ou inventé une manière de manière estivale de porter son corps, des normes collectives se sont progressivement mises en place : dans l’ajustement de chacun au comportement des autres, un jeu de dénudation s’est progressivement instauré, variant sans cesse la limite de ce qu’il convient de dévoiler ou non. Ainsi, en-deçà d’un mythe projetant dans la nudité estivale l’affirmation de la liberté individuelle et une pleine acceptation à « être enfin soi-même », les corps d’été sont bien l’objet de jeux politiques produits par les luttes au sein du monde social. »

🎧 Comment se réconcilier avec son corps ? | France Inter

« Dans une société hyper individualiste et narcissique, quels rapports cultivons-nous avec ce corps qui apparaît parfois comme un alter ego que nous aimons et haïssons à la fois ?

Ce corps qui porte nos idéaux de santé, de jeunesse, de beauté et de minceur… Ce corps qui ressent, qui jouit, qui éprouve du plaisir… Ce corps éprouve douleurs, émotions, sensations… Ce corps qui séduit et qui peut repousser quand il ne plaît pas…

Ce corps qui porte les traces de notre histoire personnelle : kilos en trop, rides, tatouages, scarifications, blessures, caresses. Un corps en représentation que l’on pare, sculpte, modèle, tatoue, scarifie, affine, selon nos idéaux personnels et les impératifs esthétiques. »

🎧 Les sculpteurs de corps | France Inter

« Cette émission d’intéresse aux sculpteurs de corps. Longtemps sculpté par l’orgasme, le fromage et le bon vin, l’être humain est désormais customisé par les techniques. Le corps est un terrain de jeu, le chantier de notre narcissisme. Chacun devient son corps, celui qu’il se choisit.

Nous prenons nous pour des Dieux ou avons-nous le diable au corps ? »

Ce thème du corps pour l’épreuve de Questions contemporaines du concours commun 2024 du Réseau ScPo ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour les candidates et candidats. Nous espérons, en complément de la bibliographie officielle du Réseau ScPo, que ces références vous permettront d’explorer en profondeur les enjeux liés au corps. 

Nous vous retrouvons, prochainement, pour une partie 3. 

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